Au printemps, près de la pointe de La Torche, en Bretagne, naissent de grands champs de tulipes.
Patchwork ordonné et multicolore, spectacle éphémère. Curiosité locale prisée des touristes. Je veux moi aussi découvrir ces visions colorées, immenses tableaux abstraits à la manière de Nicolas de Staël.
Je viens photographier les champs de tulipes, je ne découvre que voitures menaçantes venues déranger l’équilibre qui unit la nature et le beau.
Je vois des ombres sourdes au loin, d’autres furtives, me frôlant en courant d’air. cette situation me gêne, mais en même temps une force intérieure me pusse à m’y confronter. je me sens étrangement exposée et transparente. Ces scènes banales provoquent en moi un profond sentiment d’isolement, me ramènent à l’indifférence vécue au quotidien, où les êtres apparemment liès ne vivent qu’en parallèle.
« … quelque chose, souvent, ce produit de ces inflexions perceptives, moments singuliers d’ouverture-fermeture, que l’on appelle effets de champs ».
Henri Van Lier
©nathalie wernimont 2006