Chaque image de « Avec vue sur la mer », est une souffrance en soi…Les couleurs de vacances se font blafardes et la planche anodine du nageur devient petite mort d’âme en perdition sur un océan pesant de toute sa profondeur…
Les êtres sont seuls et leurs corps trahissent un quotidien très éloigné du contexte dans lequel ils sont plongés ici… La nature est omniprésente mais ignorée, les personnages semblent inchangés, les codes sociaux sont toujours présents malgré la légèreté et le laisser-aller apparent.
Les images sont crues et le flou accentue le décalage qu’il y a entre la scène photographiée et l’interprétation que j’en fait. Ces images sont irréelles, elles illustrent peut-être le sentiment de frustration qu’on éprouve à ne pas pouvoir communiquer son être au delà des apparences.
Mon oeil est attiré par ces silhouettes qui se croisent sur la plage en baissant la tête ou en jetant au passage un regard en coin, je voudrais fixer à jamais cette vérité qui nous échappe.
Elles donnent à voir ce qu’il voudrait qu’elles montrent : le pathétisme de certains après-midi à la plage.
© nathalie wernimont 2005